RESPLENDIR Guy Chambelland, 1974 Le deuxième livre, le deuxième film, le moment où une écriture se dessine : Il fallut fonder un espace, te parler sans frémir, laisser les bergers s’en retourner sans nous dans le piétinement des étoiles. (poème 2) Cette persistance laisse pressentir l’oeuvre Cette plaquette s’achève dans l’atmosphère des Cévennes avec l’évocation d’un châtaignier sans âge : L’arbre puissant appelle la hache, l’arc, le navire, le destin. Partir du remous des racines, y revenir, et, quand l’orage couve ses aigles dans les menthes de l’aube, l’arbre sec achève enfin dans l’éclair les nids immenses de la mort. (poème14)

XIII
LES ANGES DE MAMBRÉ

Ne pose plus de question
Son alphabet contient l'été
Ses épis notre pain
(Le grain vole aux tamis de l'orage)
Puis les anges déployèrent
Le linge des moissons
Le levain de la danse retombait
Le repos s'emparait d'eux
Le silence achevait ses granges
Personne ne sait leurs noms