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ŒUVRES
M
De M comme la mort au franchissement de soi-même
CRITIQUES

Voix d'homme

Sans motif ni indice ou carte ou frontière
Ma mort est mon propre et intime décret

Les lassos du temps bien rangés sur la selle
Dis-moi où pousser - sans repère ou relève
Au gisement céleste fermé par Toi
Dans le minerai abandonné des mots

je suis - sans substance - Ta propre limite
Pour goûter par degrés - exclu du visible -
Sans cris - sans yeux - sans corps - le suc d'un silence
Qui voit de ne pas voir - en moi comme en Toi

je taille l'antérieur - les filons des Andes
La trace qui exclut et l'instant qui fonde

Chœur d'hommes

Prépare en stratège cette course aiguë
A ton lit-voilier il faut des eaux profondes
Et la houle lente et puissante des draps
Lorsque devenu ton propre continent
Tu abordes les méandres du grand fleuve
Les cieux séparés des flammes de la guêpe
Et les fonds en rumeur des parcs de la mer

Chœur de femmes

La rosée et le feu forcent le passage
En fils de l'hiver - choisis la pénurie
Pour que de ce manque éclate l'amandier

Biffer c'est préparer - grammaire de vie
L'une après l'autre les veines traversées
je deviens cet hôte - inconnu de moi-même

La terre est sans désirs et la mer sans larmes
Nageur c'est en Toi que je suis attiré
Éclair obscur d'allégeance réciproque

J'isole et dis ce qu'est l'acte de mourir -
Mouche vaincue au sol - vibre et vrombit l'âme
Qui de biais forme l'ellipse de sa faim


Voix de femme

Personne à saluer sur les rives ailées
Plus rien à explorer au-delà du Nord
La mine du ciel à l'Ouest est obstruée
Le Sud te pousse en l'incessante forêt
L'Est - rouge vouloir aux cendres d'une vie -
Défait tes îles - pour savoir du dedans -

Confie à l'oiseau la charge de la preuve
Remonte en toi les sources qui se divisent
L'aube - à bras-le-corps - ne provient que de toi